Contact

Le 23 nov. 2020

WEST NILE, au moins deux foyers identifiés en Corse en 2020

Une zoonose en plein développement en Europe

 

La fièvre du Nil occidental (West Nile) est une zoonose virale. Son nom vient du district de West Nile en Ouganda où le virus a été isolé pour la première fois en 1937 chez une femme souffrant d'une forte fièvre. L'infection est souvent inapparente aussi bien chez l'homme que l'animal, mais elle peut aussi entrainer des syndromes neurologiques, de fortes fièvres et être à l'origine d'une mortalité importante. La transmission du virus West Nile s’effectue par la piqûre d'un moustique femelle (le plus souvent du genre culex) préalablement infecté. Les oiseaux sont le réservoir principal du virus West Nile et assurent, avec le moustique, le cycle de transmission et l’amplification virale. Cependant, le virus peut aussi être transmis à des hôtes accidentels, principalement l’homme ou le cheval, qui représentent des "culs-de-sac épidémiologiques". Chez ces hôtes, le taux de réplication du virus dans le sang est insuffisant pour permettre sa transmission par les moustiques.

 

20 % des hommes infectés développent des symptômes et parmi eux entre 4 et 14 % décéderaient. Pour les chevaux présentant un tableau clinique (syndrome neurologique), le taux de létalité est compris entre 26 et 43%. Il n’existe pas de traitement spécifique pour la fièvre du Nil occidental, outre une thérapie symptomatique.

 

Des foyers équins détectés régulièrement depuis 2018 en Corse

 

La Corse étéait officiellement épargnée de cas cliniques, humain ou animal, jusqu'à l'apparition du premier cas équin en 2018. Depuis, chaque année des nouveaux foyers équins sont identifiés. Un hibou moyen duc (Asio otus) a également été retrouvé porteur du virus en décembre 2018 en Corse-du-Sud.

 

 

En 2020, deux nouveaux foyers équins ont été identifiés en Corse. Le premier sur la commune de Porto-Vecchio (2A) et le second sur la commune de Canale di Verde (2B).

 

Surveillance de West Nile en Corse

 

Les deux départements corses sont concernés par la surveillance de West-Nile chez les oiseaux jusqu'à la fin novembre. L'OBE (ex ONCFS) et le réseau SAGIR sont responsables de cette surveillance; notamment dans le cas de découverte de fortes mortalités (esentiellement les rapaces et les corvidés sont concernés). En cas de décpouverte d'oiseaux morts, les vétérinaires sinsulaires vous indiqueront la marche à suivre.

Les cadavres d'oiseaux, sous réserve d'un état de fraicheur suffisant, doivent être transmis au laboratoire de la collectivité de Corse de chaque département. Sont surtout concernés par cette surveillance les corvidés et les rapaces. Les autopsies et les prélèvements seront réalisés directement par le laboratoir

Pour la partie humaine, les sérums de patients présentant des fièvres suspectes sont testés en sérologie et la surveillance est essentiellement pilotée par l'ARS (un article est paru sur ce sujet dans la presse locale, vous pouvez le lire en cliquant ici). Le vétérinaire sanitaire est quant à lui responsable de la surveillance chez les équidés.

 

L'encéphalite West-Nile fait partie de la catégorie 1 des dangers sanitaires. En cas de suspicion chez un cheval, le vétérinaire sanitaire doit prévenir la DDCSPP, l'exploitation sera placée sous Arrêté préfectoral de mise sous surveillance (APMS). L'animal suspect doit ensuite être isolé et désinsectiser. 

 

Les prélèvements réalisés par le vétérinaire sanitaire dépendent de l'état de l'animal (tube EDTA et tube sec sur un animal vivant, encéphale sur un animal mort) et sont à envoyer avec la feuille de commémoratifs aux laboratoires référents (LDA 13 pour le sang, Anses pour l'encéphale). L'ensemble des documents nécessaires à la prise en charge d'une suspicion ainsi que la marche à suivre est téléchargeable en suivant ce lien.

 

Si la maladie est confirmée, l’exploitation est placée sous Arrêté préfectoral portant déclaration d’Infection (APDI) et l'ensembel de la zone est démoustiquée.

 

Vaccination

 

En plus des traiments insecticides limitant les piqures du vecteur, deux vaccins sont disponibles mais seul le Mérial (PROTEQ West Nile) serait actuellement distribué en France. Ils permettent de réduire le nombre de chevaux virémiques ainsi qu'une dimininution des signes cliniques (durée, sévérité) s'ils sont présents. Seuls les animaux en bonne santé doivent être vaccinés et de préférence bien avant la période d'activité des vecteurs du virus (moustiques du genre Culex).

 

SGA